19 Septembre - 16 Novembre 2002
KEITH HARING
Sex Show
galerie jerome de noirmont

communique de presse

"There really can´t be anymore anonymous sex"
Keith Haring

Trois ans après avoir organisé les expositions eKeith Haring Made in France au Musée Maillol et Keith Haring 12 Sculptures à la galerie, Jérôme de Noirmont a dévoilé, du 19 septembre au 16 novembre, une exposition de Keith Haring intitulée Sex Show, qui soulignait, à travers une dizaine de toiles et une quarantaine de dessins, l´importance primordiale du sexe et de la sexualité dans l´oeuvre et la vie de l´artiste.

Depuis ses débuts à la fin des années 1970 jusqu´à sa mort en 1990, Keith Haring a développé une production à la fois intense et explicite autour du sexe et de la sexualité.

En 1978, en pleine révolution sexuelle, Keith Haring arrive à New York. Fréquentant les backrooms et les bains-douches où se retrouve la communauté gay, le sexe qui hantait ses nuits devient bientôt le fruit et l´inspiration principale de ses recherches. Tout au long de son parcours, la représentation du sexe masculin est à la fois le révélateur d´un désir incessant, vorace et submergeant, et une allégorie du nirvana. Le sexe apparaît aussi en pleine vérité comme une garantie de la pérennité des relations humaines et comme le symbole de la réconciliation, de l´union et de l´harmonie entre différentes entités.

Contrairement à de nombreux artistes homosexuels qui avaient cherché pendant longtemps à maintenir le caractère occulte et invisible de leur sexualité, Keith Haring trouve dans son expression artistique le moyen d´affirmer sa fierté d´être gay par le contenu homoérotique très explicite de ses oeuvres.

De manière douloureuse, Keith Haring, atteint du virus du SIDA, dût accepter, dans sa propre vie, que le sexe et l´amour puissent être associés à l´idée de maladie et de mort. Ses oeuvres s´imprègnent alors d´une défiance, d´une mise en danger qui témoignent de la dichotomie dans laquelle se trouve l´artiste face à son oeuvre. Mais, bien loin de donner à son expression artistique un caractère fataliste, Keith Haring a, jusqu´à sa mort, redoublé d´énergie pour témoigner de la valeur et de la richesse de la vie, de l´amour et du sexe. Keith Haring se consacra de plus en plus activement, dans son art, à la prévention contre le SIDA, comme dans l´oeuvre Safe Sex, à la nécessité d´information, luttant contre le silence et l´ignorance, et multipliant les performances à travers le monde entier.

Dans son imaginaire, s´affirmant entre un art populaire qui avait déjà mis en relief une pornographie plus ou moins soft et la nature plus explicite de certains graffitis, Keith Haring associe à la représentation phallique l´ensemble de la symbolique qui peut lui être rapprochée. Mais il dépeint aussi dans ces oeuvres un univers d´insatisfaction perpétuelle, de tourmente inassouvie, allant bien au-delà de la simple représentation de l´acte sexuel. Keith Haring nous plonge ainsi dans la redécouverte de soi et, paradoxalement au sein d´images parfois menaçantes, dans la redécouverte de vérités sincères et pures.
De ces oeuvres émerge en effet la frénésie d´un submergeant désir de dialogue et la quête d´une relation amoureuse marquée par une circulation effrénée des esprits et des corps. Mais par-delà cette représentation, la sensation d´une détresse incommensurable nous fait aussi aborder ces oeuvres comme un véritable appel et une prise à partie de son spectateur pour l´amour de la vie, comme dans Untitled 4-Apr-1984 où du sexe jaillit la vie.

L´oeuvre de Keith Haring profère ainsi tout à la fois des menaces, des rappels à l´ordre, des cris du coeur, des appels à la délivrance. Il s´agit là d´un combat acharné pour la vie et contre toutes les menaces qui pourraient l´atteindre et l´altérer. Un combat contre la maladie et pour la liberté des esprits et des corps. Un véritable Hymne à la Vie. Et à l´Amour.