2 Avril - 29 Mai 1999
ANH DUONG
Autoportraits
galerie jerome de noirmont

communique de presse

« Et l´aventure, la plus grande aventure, c´est de voir surgir quelque chose d´inconnu chaque jour dans le même visage. »

Giacometti

 

Après deux grands one-man shows au Musée d´Ostende, Belgique, et au Akarenga Cultural Center, Japon, la Galerie Jérôme de Noirmont a choisi de présenter au public français la jeune artiste Anh Duong, avec une exposition exclusivement dévolue à ses autoportraits. qui sont l´essence même de son art. Anh Duong est en effet l´une des rares artistes contemporains à se consacrer uniquement au portrait, et avant tout au sien, à travers une peinture très expressive, aux notes à la fois très subtiles et très brutes.

 

Depuis plusieurs années déjà, Anh Duong est un peintre reconnu sur la scène artistique New-Yorkaise, étant aussi depuis longtemps un visage familier. Anh Duong mène une carrière à succès sur tous les fronts : mannequin dans les années 80, elle inspire les plus grands, de Christian Lacroix à John Galliano, des pages de Vogue à l´objectif d´Andrés Serrano ; actrice dans les années 90, on la voit aux côtés de Sandrine Kiberlain dans « A Vendre » de Laetitia Masson ou dans « High Art » de Lisa Cholodenko, grand prix au festival de Sundance et sensation à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes.

 

Anh Duong est née en 1960 à Bordeaux d´un père vietnamien et d´une mère française. Elle déménage ensuite près de Paris, dans les Yvelines, et suivra une formation de danse classique à la célèbre Académie Franchetti, parallèlement à des études d´architecture aux Beaux-Arts de Paris. Sa carrière de modèle l´amène ensuite à s´installer à New York en 1988 où elle commence à peindre.

 

Comme les notes picturales d´un journal intime dans lequel sont traduits des instantanés de sentiments, d´humeurs, voire parfois un geste, elle réalise presque chaque jour son autoportrait, traitant son image comme une éternelle source d´inspiration aux aspects sans cesse modifiés. A l´inverse de toute démarche narcissique, chaque autoportrait est l´enregistrement impitoyable d´un moment particulier où tout aspect flatteur est délibérément ignoré. Les couleurs ont été violemment et directement appliquées sur la toile non préparée. Très expressionistes, ses autoportraits ne sont pas sans rappeler ceux de Frida Kahlo, d´Egon Schiele ou d´Antonin Artaud. « Dans les portraits de Anh, le visage est tout de travers, avec une étrange combinaison de couleurs, rides vertes, taches rouges et les cheveux en bataille »  note son ami Peter McGough.

 

Il n´est pas question de style ou de techniques, il y a une totale urgence et nécessité dans chaque marque dans chaque tableau. « Qui ne s´est jamais préoccupé de la ressemblance, mais de l´effet produit par le trait. Si un trait pouvait tout dire, je voudrais m´arrêter là. Je n´aime pas décrire, mais faire apparaître. Et c´est ce qui ne sera pas dit, qui parlera le plus. » affirme Anh Duong. Rien n´est gratuit chez elle, tout a une signification, une nécessité, jusque dans les titres choisis qui sont d´une poésie et d´une intensité rares. De Dennis Hopper à Julian Schnabel, les plus grands ne s´y sont pas trompé, en choisissant d´inclure ses oeuvres dans leur collection.